Logiquement, l’Espérance fera son tour d’honneur dès ce soir devant le CSChebba. Mais pour contenter les supporters, un profond relookage du système de jeu s’impose. Chaâbani devrait broder dessus sans tarder.
Deux petits points séparent l’Espérance de son trentième titre de championnat. En d’autres termes, deux matches nuls sur les quatre journées restantes suffisent pour ce faire.
Franchement, on voit mal comment le doyen des clubs tunisiens peut faillir à cette réalisation largement dans ses cordes. A vrai dire, on est à mille lieues de penser que l’adversaire d’aujourd’hui à Radès, en l’occurrence le néo-promu, le Croissant Sportif Chebbien soit capable de marcher dans les pas du Club Africain et priver les «Sang et Or» de leur tour d’honneur à trois journées de la fin de la compétition en Ligue 1.
Ce n’est pas que le CSChebba soit incapable de défier le leader incontesté, mais la détermination de l’Espérance à en finir ce soir-même, laisse croire en une grande application en perspective de la part des coéquipiers de Yassine Khénissi pour glaner les trois points de la victoire et faire des trois journées restantes une simple formalité à accomplir.
Style de jeu à améliorer
Aussi, faudra-t-il d’abord que l’équipe de Mouïne Chaâbani retrouve sa verve de jadis. En effet, le visage pâle affiché ces derniers temps ne convainc personne bien que, ni le titre ni même la grande avance au classement, ne soient — ne serait-ce qu’un peu — compromis.
Mais les fans de l’Espérance, vainqueur des trois derniers titres de championnat et tenant des deux dernières couronnes de la Ligue des champions, n’a plus le droit à la médiocrité.
Elle a placé la barre très haut et doit en assumer l’obligation de se maintenir constamment au top niveau.
C’est le destin des grands qui sont toujours condamnés à briller de mille feux et à imposer leur loi aux autres.
Toutefois, lors des derniers matches, les schémas tactiques de l’Espérance n’étaient plus un secret pour personne. Ils sont facilement contrecarrés par ses adversaires. Et c’est un certain Patrice Carteron, le coach d’Ezzamalek, qui est le premier à avoir décodé tout le dispositif et montré le chemin aux autres timoniers ayant eu affaire à l’Espérance.
Du coup, Chaâbani doit faire montre d’une grande imagination pour changer son style de jeu et s’adapter aux nouvelles exigences, surtout qu’il ne dispose plus de la richesse d’effectif ayant fait les beaux jours de l’EST en 2018 et 2019.
El Houni et Mimouni : nouvelle force de frappe
Cependant, pour le peu de matches qui restent encore sous la férule de Mouïne Chaâbani, ce dernier se trouve devant une réelle opportunité de rachat s’il compte tout faire pour «sauver sa peau» avant que le torchon ne brûle pour de vrai avec Hamdi Meddeb qui a déjà une idée derrière la tête.
Eh bien, le duo d’attaque Hamdou El Houni et la nouvelle coqueluche Farouk Mimouni, pourrait bien être la dernière carte du timonier «sang et or». A commencer par aujourd’hui. Là, il y a lieu de rappeler que Chaâbani doit toute la renommée qu’il a acquise en particulier à Youssef Blaïli et Anis Badri qui sont derrière les derniers triomphes de l’Espérance. Et comme l’histoire «bégaie» souvent, la joie pourrait revenir grâce à la paire Houni-Mimouni s’ils sont titularisés ensemble, comme c’était toujours le cas avec Blaïli et Badri. Ce serait alors une bonne alchimie à essayer pour constituer l’arme fatale à l’avenir.
Tout un chacun sait qu’en face de deux attaquants aussi techniques que rapides, aucune défense ne peut tenir longtemps. En plus, tous les adversaires de l’EST réviseront à la baisse leur audace et leurs tentatives de la défier à l’avenir.
En effet, il faut toujours se mettre en tête que ce sont souvent les joueurs et les talents qui font la réussite des entraîneurs et non pas le contraire !